Le Havre, Fécamp, La Baule, Nantes, Montivilliers, Rouen... autant de villes, d’agences bancaires, de journalistes et de policiers, qui se souviendront du passage d’Arry, le braqueur révolutionnaire. En principe, nous passons nos soirées à boire et à discuter des rencontres faites sur la plage, de celles que nous espérons faire dans la discothèque, des péripéties d’action directe et, bien sûr, de la vie que nous envisageons après le service : nos voitures, nos maisons, nos amours, nos carrières... ramassis d’absurdités aussi grotesques et aléatoires que notre comportement. Une parole infamante, un mauvais regard, une fin de non-recevoir, un comportement déplacé, peu importe, quand tu es sur le fil un rien te fait basculer... Je ne pensais pas être capable d’une telle sauvagerie, mais à bien y réfléchir, tous les hommes sont capables de bestialité, pourvu qu’elle soit ordonnée par un charismatique. La seule différence avec la boucherie autorisée, la guerre, c’est que nous n’avons l’aval de personne ; nous agissons de notre propre chef, et c’est très bien comme ça...